L’histoire
De la pétrochimie
à l’intelligence environnementale
En lieu et place d’un ancien site pétrochimique anciennement occupé par l’entreprise Esso, l’Etablissement public d’aménagement Bordeaux Euratlantique et la ville de Bègles ont imaginé un parc de l’intelligence environnementale, le parc Eunice Newton.
La libération de cet ancien site industriel dans un tissu d’habitat, a été l’occasion de questionner la pertinence de la création d’un espace économique innovant au service de l’intelligence environnementale, des nouvelles technologies et des énergies renouvelables.
Eolien, construction bois, panneaux photovoltaïques, filtrage et qualité de l’eau ou recherche archéologique, les entreprises accueillies sur le site sont toutes dans le même secteur d’activité. En pleine expansion, les énergies renouvelables sont aussi créatrices d’emplois.
Qui était Eunice Newton Foote ?
1998
Naissance d’Eunice Newton
- Née en 1819 dans le Connecticut aux Etats-Unis, fille d’un père entrepreneur (et lointain cousin d’Isaac Newton), Eunice Newton suit sa scolarité dans une école pour jeunes filles à New York où elle a la chance de suivre des enseignements scientifiques, cas rare pour les femmes à l’époque.
1849
1ère convention du droit des femmes
- Pendant sa vie, Eunice Newton a brisé des barrières et ouvert la voie à de nombreuses autres femmes scientifiques, en promouvant l’égalité des sexes et la diversité dans la recherche scientifique. Dès 1849, elle était l’une des signataires de la première convention des droits des femmes à se dérouler sur le sol des Etats-Unis.
1856
Découverte des gaz à effet de serre
- Dans un article publié en novembre 1856, la scientifique fait part de ses conclusions : l’air humide devient plus chaud que l’air sec, mais surtout le dioxyde de carbone piégé dans le cylindre devient bien plus chaud et met bien plus de temps à refroidir que les autres gaz lorsqu’il cesse d’être exposé au soleil.
“Une atmosphère [composée] de ce gaz donnerait à notre Terre une température élevée”, conclut alors la scientifique.
Il aura fallu à Eunice Newton Foote 155 ans pour obtenir un début de reconnaissance pour ses découvertes. En 2020, ses recherches ont, enfin, été publiquement présentées et reconnues par l’American Association for the Advancement of Science.
Il y a plus de 150 ans, elle découvrit les gaz à effet de serre et leurs conséquences sur les variations climatiques et fut pourtant oblitérée de l’histoire des sciences. Inscrit dans un long processus de recherche, la découverte du réchauffement climatique est bien souvent attribuée au physicien irlandais John Tyndall, considéré comme la première personne à avoir démontré, dès 1859, l’absorption des rayonnements infrarouges par le CO2.
Pourtant, en 1856, Eunice Newton Foot avait déjà dressé un constat similaire grâce à une simple expérience : à l’aide d’une pompe à air et de plusieurs thermomètres au mercure, elle avait placé successivement de l’air humide, du CO2 et de l’hydrogène dans deux cylindres de verre avant de les laisser exposés au soleil.
« Elle découvrit les gaz à effet de serre et leurs conséquences sur les variations climatiques et fut pourtant oblitérée de l’histoire des sciences »
Lorsqu’il s’agit de présenter ses travaux à la réunion annuelle de l’Association américaine pour l’avancement des sciences, ce n’est d’ailleurs pas elle qui se charge de produire les résultats, mais un collègue masculin, Joseph Henry, qui ne manque pas de rappeler en préambule que “la science n’a pas de pays, ni de sexe”. Malheureusement, ni l’article de Foote, ni la présentation de son homologue ne seront inclus dans les actes de la conférence.
Le projet
Le projet de « Parc de l’intelligence environnementale » a pour vocation d’accueillir des entreprises et unités de recherches publiques et privées issues des secteurs d’activités liés aux énergies renouvelables et alternatives, au concept du développement durable appliqué au domaine de la construction et du bâtiment. Loin des schémas des grandes zones d’activités péri-urbaines, Newton s’inscrit dans le « local », dans la ville, au coeur de Bègles. Cette géographie privilégiée concrétise une nouvelle donne en matière d’urbanisme et de diversité programmatique.
Au terme de cette première phase d’adaptation du plan guide initial, le projet développe environ 26 280 m² de surface plancher, à travers des programmes individualisés de construction en réhabilitation ou en neuf, à vocation majoritairement tertiaire et plus de 15 000 m² d’espaces publics ou communs repartis entre un parvis urbain multi-modal, un parc urbain dédié à la population locale et un central parc donnant à ce projet l’envergure d’un campus.
Les points clés du projet
Un lieu d'emploi au coeur de la ville :
1 000 emplois accueillis sur 30 000 m² construits ou réhabilités.
Une ancienne friche de l’industrie pétrolière :
Un sol profond très pollué et des contraintes de gestion et d’usage.
Une ouverture sur la ville :
Si le parc Eunice Newton reste enclavé et donnera lieu à la création d’une association syndicale libre pour la gestion de ses espaces extérieurs communs, le projet prévoit la création de deux places publiques assurant le lien entre le parc et la voie publique.
La réactivation d’un réseau de géothermie :
La réactivation d’un réseau de géothermie avec Engie pour réaliser une chaufferie et un réseau de chaleur et de froid à destination des programmes du parc.
Une richesse paysagère valorisée :
une végétation dense à préserver et un nouveau traitement paysager avec un parc central et une ceinture végétale.
Des solutions innovantes :
La mise en oeuvre de solutions innovantes comme un procédé d’éclairage solaire autonome, la création d’une ombrière solaire développée par Valorem, un objectif d’autoconsommation électrique.
Localisation & accès
Le parc Eunice Newton, parc de l’intelligence environnementale, est situé sur la commune de Bègles, il se développe sur 4.5 ha, entre le cours Victor Hugo, les rues Ferdinand Buisson et Paulin.
15 000 m2 seront consacrés aux espaces publics ou communs, avec notamment la création d’un grand jardin central adressé sur la rue Ferdinand Buisson via deux parvis arborés.
Les futurs espaces accessibles au public
Le jardin : un poumon vert
Le parc Newton s’articule autour d’un grand espace paysager de qualité d’une surface totale d’environ 10 000 m², dont une partie sera ouverte au public. Cet espace deviendra une nouvelle centralité pour le parc Eunice Newton, et une respiration dans le tissu urbain existant. C’est un lieu fédérateur et d’échanges pour les salariés du parc et plus largement pour les habitants du quartier. Cet espace arboré sera un lieu de détente et de repos, composant avec l’identité bèglaise.
Du mobilier urbain sera installé pour agrémenter ce jardin, et des arceaux vélos seront disséminés dans tout le parc pour favoriser les mobilités douces.
À 2h de Paris et à 15 min de la Gare Bordeaux Saint-Jean
Bus 15 – arrêt Salengro
Tram C – arrêt Stade Musard